mercredi 7 mars 2012

Chronique n°4 : "1969" de Pink Martini et Saori Yuki

Vous êtes un amateur de jazz ? De bossa-nova ? Vous aimez Pink Martini ? Si c’est le cas, je pense que ma nouvelle chronique a tout pour vous plaire. Cette semaine je vous parle de l’album 1969. Un disque que Pink Martini a réalisé avec Saori Yuki, une célèbre chanteuse japonaise qui a connu son heure de gloire dans les années 1960-70. Par le biais de 12 chansons, Pink Martini et Saori Yuki nous transportent en 1969. Toute une expérience musicale!



Konnichiwa minna-san. Aujourd’hui, je vais vous offrir un petit voyage dans le temps. Je vous transporte en 1969. Soixante-neuf, une « année érotique » chantaient Jane Birkin et Serge Gainsbourg. Mais 1969 a été une grande année dans la musique : "I Want You Back" des Jackson Five, "Come Together" des Beatles ou encore le cultissime "My Way" de Frank Sinatra. Tous ces tubes sont bel et bien sortis en 1969. Quel est le lien avec la musique japonaise ? J’y arrive!

En fait, l’année dernière, j’ai été très surpris lorsque j’ai vu que le célèbre « petit orchestre » de Portland, Pink Martini, [le groupe est effectivement composé de 12 musiciens] avait collaboré avec une chanteuse japonaise : l’inoubliable Saori Yuki. J’avais déjà entendu Saori Yuki quelque part… Ça me torturait l’esprit, mais je n’arrivais pas à savoir comment je la connaissais. Où avais-je bien pu entendre cette chanteuse du Troisième-Âge (ou de l’Âge d’Or au Québec… il faut bien s’adapter à son lectorat, hein ☺) C’est en faisant quelques petites recherches sur Youtube que j’ai ENFIN trouvé la réponse. Eureka ! En fait, j’avais déjà entendu sa chanson « Yoake no Scat » dans la série animée Utena, la fillette révolutionnaire. Bien entendu, c’était une reprise de la chanson originale, mais je me suis trouvé particulièrement bon d’avoir fait ressurgir des souvenirs qui dataient d’au moins dix ans. Dark Shinji, t’es trop fortiche ! (Allez, on se jette un peu des fleurs. Ça ne fait jamais de mal.)

Bref, tout ça pour dire que j’ai vraiment adoré l’album 1969 de Pink Martini et Saori Yuki. J’avoue que Saori Yuki n’a rien à voir avec les pop-star japonaises actuelles (elle n’a ni les déhanchés endiablés de Koda Kumi, ni les vêtements extravagants d’Ayumi Hamasaki et encore moins le joli minois ultra photoshopé de Namie Amuro… quoi que Saori fut une bien belle demoiselle dans les années 1970). Quoi qu’il en soit, Saori Yuki est avant tout une chanteuse (qui chante fort bien d’ailleurs). Sa voix de soprano s’adapte très bien au style Enka (style de musique japonais destiné aux ménagères de 50 ans et plus). On l’appelle d’ailleurs la « Barbra Streisand japonaise » ! Bon… on se passe de commentaires parce que je ne sais pas si c’est vraiment un compliment pour Saori Yuki d’être comparée à Barbra Streisand…

Donc, pour en revenir à ma chronique, j’ai décidé de vous faire découvrir l’album 1969 réunissant Pink Martini et Saori Yuki. 1969 est un album concept : Pink Martini et Saori Yuki nous font voyager dans le temps (en 1969 vous l’aurez bien compris) par le biais de 12 chansons sorties dans différents pays cette année-là (au Japon, en France, au Brésil…). On y retrouve des reprises de "classiques" de la chanson vieillotte populaire japonaise des années 60, mais également une reprise en japonais de l’inoubliable « Mas que Nada » de Jorge Ben ou encore une version japonaise de « Puff, the Magic Dragon », un titre aux airs enfantins qui fut popularisé par le groupe Peter, Paul and Mary dans les années 60.

La grande majorité du disque est chantée en japonais, la langue maternelle de Saori Yuki. Mais on retrouve un titre interprété entièrement en français « Du Soleil Plein les Yeux ». Ce n’est pas la meilleure piste de l’album et on excusera l’accent plutôt exécrable mauvais de Saori dans la langue de Molière.

Les morceaux à retenir de cet album sont :
1) La nouvelle version de l’énorme tube de Saori Yuki « Yoake no Scat » (Melody for a New Dawn),
2) Le très « cliché » Yuuzuki (Evening Moon),
3) Le très bon « Mayonaka no Bossa Nova » (Midnight Bossa Nova),
4) Et bien entendu l’excellent « Mas que Nada » de Jorge Ben (mais en fait Saori Yuki reprend la version de la chanteuse brésilienne Astrud Gilberto qui avait chanté « Mas que Nada » en japonais en 1969).

Si vous êtes un amateur de jazz et/ou que vous êtes plutôt aventureux niveau musical, 1969 est un disque pour vous. Si vous êtes fans de J-Music, mais que vous n’aimez pas tout ce qui sonne musique du Troisième-Âge jazz, bossa-nova, enka… Je ne vous conseillerai pas cet album. Pour les autres, je vous dirai qu’un peu de curiosité musicale n’a jamais tué personne (quoi que…) Alors, n’hésitez pas à écouter quelques pistes de l’album… En plus, comme gage de qualité, je vous dirai que la version japonaise de « Mas que Nada » de Pink Martini et Saori Yuki passe souvent sur les ondes de la radio jazz de Montréal (Jazz Fm). Alors, n’ayez pas froid aux yeux et foncez ☺


Ma note pour l’album : 7/10.

Le "clip" de Mas que Nada, la version de Pink Martini et Saori Yuki


L'inoubliable Yoake no Scat de Saori Yuki réorchestré par Pink Martini